Voila bien une question redoutée à laquelle devra répondre un jour tout papa dessinateur de bande dessinée. Pour vous aider voici donc un support d’information permettant d’expliquer simplement les prémices de la création d’une bande dessinée et de répondre à cette énigme « Comment ont fait les bd ? ».
Le projet
Raconter une histoire demande des aptitudes. Le conteur doit avoir quelque chose à dire et avoir les compétences de le faire. Au départ, l’histoire est un ensemble de concepts présents dans la tête de l’auteur. Dans le cas de la bd, l’histoire se raconte avec un équilibre dosé de mots et d’images.
À ce stade, on se trouve devant la fameuse page blanche et pour donner corps au récit, il sera souvent nécessaire de commencer par une sérieuse recherche documentaire. C’est même dans certains cas cette expertise acquise qui donnera envie de créer une histoire.
C’est à ce moment que l’on commence à réfléchir à un univers avec ses règles et ses protagonistes, où l’on réfléchit à un style narratif et graphique. Va-t-on choisir un genre humoristique, réaliste ou autre ? Et puis surtout dans cet univers que va-t-on raconter ? Une nouvelle histoire originale ou bien allons-nous revisiter un thème déjà fréquemment exploité ?
Une fois les idées en place, le pitch va vous permettre d’expliquer de quoi parle votre histoire. En une phrase, vous pourrez résumer l’idée maîtresse de votre bande dessinée.
Suite au pitch, on rédige un résumé de l’histoire que l’on appelle en bd un synopsis. Cet écrit permet de développer un peu plus votre récit et d’exposer le début, le milieu et la fin de l’intrigue.
Le traitement approfondit le synopsis. L’histoire y est racontée complètement et ressemble à une nouvelle avec très peu ou pas de dialogue. Il permet de juger la qualité de la narration et de tester l’intrigue.
Il est toujours intéressant de rédiger une note d’intention où vous pourrez parler de l’idée maîtresse de l’histoire, quel message vous voulez faire passer…
Ces écrits nécessaires au scénariste, sont aussi des outils de collaboration et d’échange en vue de partenariat.
Le scénario
Il est temps de concrétiser ce qui est encore un concept par des outils opérationnels. Et ce premier outil, c’est la continuité dialoguée. Il s’agit de découper l’histoire en séquences et de rédiger les dialogues. Chaque séquence comportera un numéro, la mention intérieur ou extérieur, le lieu, le moment. Il faudra décrire les lieux et les actions des personnages.
Le deuxième outil est le découpage technique écrit. Comme son nom l’indique, il donne des informations plus précises et plus techniques. Le récit sera découpé en planches avec une contrainte de pagination imposée par les collections et la tradition. Pratiquement, la présentation sera souvent constituée d’une séparation en deux colonnes. L’une pour les dialogues et le texte narratif, l’autre pour les descriptions des scènes, le cadrage, etc.
La pagination du scénario n’est plus une contrainte dans le cas des romans graphiques qui libérés de cette limite peuvent développer l’histoire jusque des horizons plus lointains.
Le story-board
À ce stade, le type d’équipe collaborant au projet peut vraiment influencer la méthodologie. A-t-on affaire à un auteur, un scénariste et un dessinateur, une équipe avec des tâches spécialisées dans une taylorisation du travail à l’américaine ? On peut en fait avoir autant de méthodes et d’organisations de travail que d’auteurs.
Quoi qu’il en soit, on retrouvera fréquemment après l’étape du scénario, la création graphique de l’univers de la bd, avec les recherches graphiques des personnages de l’histoire et des décors. Cette étape est expliquée dans cet autre article de ce site.
Les dessins préparatoires réalisés, on concevra le story-board de l’histoire. On peut également l’appeler découpage dessiné. Il sera nécessaire pour le dessinateur de mettre en page le découpage technique tout en étudiant le cadrage de chaque case. Ces recherches de plus en plus précises seront au service du rythme du récit. Les bulles ou phylactères seront disposés afin de participer également à ce rythme et ce en évitant de créer de la confusion dans la lecture.
Le dessin des planches
Grâce à ces préparatifs, on pourra commencer la création des planches sur des solides papiers à dessin. Une fois les dessins finalisés, un encrage permettra de les mettre au net en vue de la numérisation des planches.
Bien entendu, aujourd’hui il est possible de travailler directement sur écran interactif.
Impression
Si l’ouvrage est en couleur, la méthode souvent utilisée dans la bd franco-belge est de réserver un fichier noir et blanc (au trait) haute résolution pour le dessin et le texte. La couleur sera présente grâce à un fichier à part exempt de trait noir. Ces deux fichiers seront superposés dans le logiciel de mise en page et le tout envoyé chez l’imprimeur.
Conclusion
Voilà dans les grandes lignes les étapes de travail. Bien entendu pour expliquer cela à des enfants, nous employons un langage moins technique.
Vous pouvez compléter ces informations par ces ouvrages sur la bande dessinée ou sur l’écriture de scénario.
L’excellente série « Les manuels de la bd » de J.M. Lainé et Sylvain Delzant aux éditions Eyrolles. « Les clés de la bande dessinée » de Will Eisner aux éditions Delcourt. « Faire de la bande dessinée » de Scott MacCloud aux Éditions Delcourt. « L’Art de la BD » T1 de Duc aux éditions Glénat. « Écrire un scénario pour le cinéma » de Franck Haro aux éditions Eyrolles. « Les clés d’un scénario réussi » de Aurélie et Virginie Coffineau et Martin Matte aux éditions Eyrolles.
Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de layouts de story-board pour de vieux projets bd.
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